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LA CÔTE D’IVOIRE AU FESTIVAL DE CANNES
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"Run", le premier film sur la crise ivoirienne sélectionné.
C’est par un simple coup de fil que le compte à rebours a commencé pour la productrice Claire Gadéa (Banshee Films). Depuis le 17 avril, Run, le premier long-métrage de son réalisateur Philippe Lacôte figure dans la sélection officielle du plus prestigieux Festival de cinéma au monde qui ouvre ce mercredi 14 mai. Pour être prêt, il fallait s’investir dans une course infernale pour cette production ivoiro-burkinabè-français de Philippe Lacôte qui montera ce samedi 17 mai les marches dans la section Un certain regard.

"Run", le film du réalisateur franco-ivoirien de 42 ans Philippe Lacôte a été sélectionné au Festival de Cannes 2014, dans la catégorie "Un certain regard".
Le premier long métrage du réalisateur franco-ivoirien de 42 ans Philippe Lacôte a été sélectionné au Festival de Cannes 2014 dans la catégorie "Un certain regard". "Run" est la première fiction sur la décennie de crises policico-militaires qui a agité la Côte d’Ivoire entre 2002 et 2011.
Le film retrace la trajectoire d’un adolescent, appelé à devenir féticheur de son village – une sorte de guérisseur traditionnel –, mais qui rejoindra finalement les "Jeunes patriotes", partisans particulièrement virulents de l’ancien président Laurent Gbagbo.

Inspiré de faits réels, le film "Run", du réalisateur franco-ivoirien Philippe Lacôte, nous replonge dans la crise ivoirienne, à travers l’histoire d’un adolescent qui a rejoint les "jeunes patriotes", les farouches partisans du président déchu Laurent Gbagbo. Une fiction destinée avant tout à relancer le cinéma ivoirien mal en point.
"Action !" L’acteur court, suivi par une foule de figurants visiblement prêts à le lyncher. Philippe Lacôte, réalisateur, ne lâche pas des yeux cette nouvelle scène de "Run", premier film sur la crise en Côte d’Ivoire, qui a fait plusieurs milliers de morts de 2002 à 2011. Le moment est important dans un pays meurtri par les violences vieilles de deux ans à peine.
"Run", dont le tournage s’est achevé début septembre, peut servir de catharsis, ou de prise de conscience pour les plus jeunes. Le film retrace la trajectoire d’un paisible adolescent, appelé à devenir le "faiseur de pluie" (féticheur) de son village, qui rejoindra pourtant les "jeunes patriotes", les farouches partisans - parfois extrêmement violents - de l’ex-président Laurent Gbagbo.
De l’innocence au crime...
"J’étais en Côte d’Ivoire en septembre 2002 quand la rébellion a commencé. J’ai filmé mon quartier à Yopougon Wassakara (fief des partisans de Gbagbo) pendant trois semaines. Plus tard, j’ai continué de suivre le conflit", se souvient Philippe Lacôte, Franco-Ivoirien de 42 ans, déjà auteur d’un documentaire sur le sujet.
"Alors que je filmais des ’jeunes patriotes’, j’avais demandé à un des jeunes comment il était devenu l’un d’entre eux. Il m’avait répondu : ’Moi j’ai trois vies !’ Je suis parti de cette phrase pour écrire le film", poursuit-il.
"Run" se veut donc une fiction ancrée dans le réel. "Il y a des scènes qui me rappellent textuellement mon vécu pendant et après la guerre", commente Abdul Karim Konaté, 32 ans, l’acteur tenant le rôle principal. "J’étais là, à Yopougon. Là où ça a vraiment chauffé. (...) On raconte l’histoire. Il faut la raconter à ceux qui ne l’ont pas vue".
Un exercice nécessairement périlleux quand le traumatisme est si récent. Car la crise reste omniprésente en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo est actuellement emprisonné à La Haye, en attente d’un jugement de la Cour pénale internationale. Au quotidien, les partis ivoiriens s’invectivent toujours par presse interposée, dans un langage parfois cru. Le contexte ne pourrait être plus épineux. "On a déjà eu des problèmes", reconnaît Philippe Lacôte : "on a tourné dans un ancien siège du FPI (le parti de l’ex-président) occupé aujourd’hui par l’armée ivoirienne. La presse du FPI nous a accusé de faire un film pour réunir des preuves contre Laurent Gbagbo."
"Terrain glissant"
Le réalisateur, conscient de tourner une œuvre "politique indirectement", revendique pourtant "le droit d’aborder le sujet par la fiction", même "en terrain glissant". "Mon objectif n’est pas de dire qui a tort ou qui a raison. Il est de raconter cette crise à travers un prisme individuel. La question principale du film, c’est : ’Comment nous sommes arrivés à la violence ?’"
"Run" entend jouer un autre rôle, celui de relancer le cinéma ivoirien, actuellement "à terre", selon Mamidou Coulibaly-Diakité, président du conseil de gestion du fonds de soutien à l’industrie cinématographique. Les réalisateurs du cru reconnus (Henri Duparc, Gnoan M’Bala, Yéo Kozoloa ou encore Fadika Kramo-Lanciné) sont morts ou inactifs depuis plus de dix ans.
Sur 80 salles maillant le territoire, seules deux sont encore en exploitation. "Il faut tout reprendre à zéro", lance M. Coulibaly-Diakité via "une action volontariste sur le cinéma".
L’État ivoirien finance ainsi le film à hauteur de 7% du budget. Le reste des fonds provient de France et d’Israël. Pour une mise totale de 1,8 million d’euros. De quoi avoir à l’affiche Isaach de Bankolé, plus grand acteur ivoirien, reconnu à Paris et Los Angeles, qui n’était pas revenu au pays depuis 17 ans.
Coulibaly-Diakité rêve à terme d’une large production cinématographique en Côte d’Ivoire, à l’instar du Nigeria. La sortie de "Run" est prévue en 2014, avec une diffusion "en France, en Allemagne et dans de nombreux festivals", selon sa productrice Claire Gadea.

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